L’obsession du Présent: Tendances Numériques pour les Bibliothèques
par Sven Totté, Directeur général d’Axiell Public Libraries
Nous aimons utiliser Twitter, Facebook, Instagram ou autres types de médias sociaux. Mais ils sont par défaut obsédés par le présent.
Si vous n’êtes pas constamment actif, vous allez manquer certains « posts ». Clignez des yeux et ils s’en sont allés. L’utilisateur moyen peut manquer la plupart des « posts » de ses amis Facebook. Les applications de médias sociaux ne sont pas construites pour la recherche, elles sont cruellement mauvaises pour cela et vous avez des difficultés à trouver même ce que vous avez-vous-même « posté ». Sur un angle différent, Facebook gère les anniversaires pour vous. Vous ne disposez pas de la possibilité de combiner un « post » vous-même de la même manière. Cette fonction peut venir, mais elle n’existe pas pour l’instant.
Snapchat est une application de médias sociaux qui va jusqu’au bout dans cette direction. Vous envoyez un message texte, photo, vidéo et il est disponible uniquement lorsqu’il est « consommé ». En revanche, vous ne le perdez pas. Snapchat prouve aussi que beaucoup de jeunes ne se soucient pas des « likes » de grand monde, ils se satisfont de l’appréciation de ceux qu’ils « like » eux-mêmes.
Les résultats de recherche Google Search sont depuis longtemps optimisés pour le « présent » et le « nouveau ». Cela peut être une stratégie pour attirer la publicité.
D’un autre côté, les Archives, Bibliothèques et Musées sont des institutions qui œuvrent à bien des égards avec le passé. Vous ne pouvez pas en être conscient en regardant la page de garde de la liste complète des ouvrages de votre bibliothèque locale mais, au bas de la page, ou après un « clic », il y a des livres de qualité publiés il y a quelques années, des livres sur l’histoire locale, des livres qui vous font comprendre l’histoire des idées et bien d’autres.
Votre bibliothèque – ou votre musée local – peut très bien lancer un projet pour documenter l’Histoire récente ou en cours, demandant aux gens de partager des histoires anciennes et nouvelles, des photos et des vidéos. Un jour, le « matériel » récent et en cours sera l’Histoire, mais toujours, de bien des manières, intéressante et pouvant former la base d’une expérience riche et passionnante.
Nous prévoyons un avenir où le « présent local » et le « passé local » seront quelque chose que les gens vont chérir et apprécier, quelque chose à méditer et dont on peut apprendre, à une époque où l’offre instantanée et le vertige des nouvelles globales est la valeur par défaut.
Nous pouvons voir des coopérations locales entre les musées, les services d’archives et les bibliothèques grâce auxquelles ils présentent leurs fonds et collections pour l’usager local et distant dans une interface interactive. Il sera alors possible d’obtenir dans une recherche toutes les richesses de ces institutions présentées pour vous d’une manière attrayante et exploratoire. Les possibilités pour les utilisateurs de faire des commentaires, du « crowdsourcing », de partager et d’intégrer les données dans leurs propres applications seront disponibles.
Sera-t-il possible que ces sites culturels aient une place dans la vie des gens, même dans la vie de la plupart des gens ? Oui, nous le pensons !
Cet article de blog provient d’une série sur « les tendances numériques à venir pour les bibliothèques en 2016 ». Lire les autres articles ici :
Comment une bibliothèque peut-elle avoir plus d’impact sur son public?
Bibliothèques et numérique: les grandes tendances pour 2016
L’obsession du présent – Tendances numériques pour les bibliothèques
« Google » et le troisième lieu